Bérangère Abba, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, annonce la labellisation de la Baie d’Audierne dans le Finistère, qui devient ainsi le 51ème site français à être reconnu comme « zone humide d’importance internationale ».
Cette nouvelle labellisation, au titre de la Convention de Ramsar sur la protection des zones humides, souligne la valeur exceptionnelle de la baie d’Audierne, riche de 2400 hectares, ainsi que la gestion et l’engagement des deux communautés de communes bigoudènes pour sa préservation.
Située à la pointe sud de la Bretagne, la Baie d’Audierne est une vaste plaine d’environ 40 km issue de l’accumulation de sédiments marins au pied d’un ancien trait de côte. Elle s’étend de la Pointe du Raz au nord au Cap Caval au sud. Particularité de cette zone humide : l’association d’habitats naturels secs et humides avec la présence de dépressions inondées l’hiver, transforment ce paysage dunaire en une série de mers intérieures, séparées de l’océan par un cordon dunaire. D’une superficie de 2400 hectares, ce nouveau site labellisé, comprend les deux plus grands étangs naturels du département du Finistère (étangs de Kergalan et de Trunvel).
« Labelliser le site naturel de la Baie d’Audierne ici, au Congrès mondial de la nature de l’UICN, démontre l’engagement fort de l’État à soutenir les démarches portées par les collectivités et les acteurs de terrain, pour atteindre nos objectifs de préservation de la biodiversité. » a déclaré Bérangère Abba.
La baie d’Audierne, un vivier de culture et de biodiversité extraordinaire au cœur de la Bretagne
Le site présente une richesse tout à fait exceptionnelle d’un point de vue écologique, avec plus de 1000 espèces animales dont plus de 300 espèces d’oiseaux : avec une importance nationale pour certaines oiseaux nicheurs (Gravelot à collier interrompu, Panure à moustaches, Rousserolle Effarvatte, Locustelle Luscinoïde …), plus de 370 espèces d’invertébrés, mais aussi plus de 700 espèces de flore.
Grâce à son exceptionnelle diversité biologique et d’habitats naturels, le site est également intégré au réseau européen Natura 2000 et fait déjà l’objet de plusieurs protections réglementaires, ou foncières : le conseil départemental du Finistère possède 55 hectares et le Conservatoire du littoral y intervient sur de plus de 650 hectares.
Outre ses immenses richesses naturelles, le site de la Baie d’Audierne recèle aussi de grandes richesses historiques et culturelles, avec des traces d’une importante activité préhistorique, mais aussi celles d’un passé plus récent, celui de la Seconde Guerre mondiale (avec par exemple une usine d’extraction de galets).
Fort de ce patrimoine, le projet de désignation a été fortement porté par le territoire, en premier lieu par les communautés de communes du Haut pays bigouden et du Pays bigouden sud, gestionnaires des espaces naturels du Conservatoire du littoral et du Conseil départemental du Finistère, mais aussi l’ensemble des acteurs du territoire concerné.
Les défis essentiels que devra affronter ce nouveau site sont la gestion d’une très forte affluence touristique estivale, afin d’éviter toute dégradation de ses richesses naturelles, et l’encadrement des activités agricoles avec des impacts potentiels sur la qualité des eaux du bassin versant.
La convention de Ramsar
La convention sur les « zones humides d’importance internationale », appelée Convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental qui offre un cadre à la conservation et la mise en valeur des zones humides et de leurs ressources. Son objectif : élaborer et faire vivre un réseau international primordial pour la biodiversité mondiale, mais aussi engager tous les pays à préserver et gérer durablement l’ensemble de leurs zones humides, qui sont toujours parmi les écosystèmes les plus menacés au monde.
Photo : Vue d’ensemble de la Baie d’Audierne (Crédit : ©E.Lecornec – Geos AEL)